Eurafibre, seule entreprise indépendante à tirer la fibre optique dans la région de Villeneuve d’Ascq

Écrit par aaugrain le 28/10/2013

Villeneuve-d’Ascq : «la fibre optique, c’est le chantier des PTT quand ils ont installé le téléphone»

Aujourd’hui, Martine Aubry signe avec Fleur Pellerin, la ministre déléguée chargée de l’Économie numérique, la première convention « France très haut débit » entre l’État, la métropole et deux opérateurs, pour le déploiement du très haut débit, à horizon dix ans. Orange et SFR vont se partager le marché juteux de la pose de la fibre optique sur le territoire de LMCU. Mais, à Villeneuve-d’Ascq, Eurafibre, une société qui existe depuis 2011, est la seule entreprise indépendante à tirer la fibre optique dans la région.

Avec 100 % de croissance et 300 000 € de chiffre d’affaires en deux ans, Eurafibre a de quoi faire pâlir plus d’un chef d’entreprise. Mais son secteur d’activité est en essor depuis que les besoins en très haut débit se font sentir à la fois dans les entreprises, mais aussi dans les collectivités et les particuliers. Installée dans le parc des Moulins à Villeneuve-d’Ascq, la start-up est une filiale de ATE, une entreprise de stockage des données qui gère des datacenters (endroits où sont stockées des données) depuis huit ans. Entre les deux sociétés, c’est une affaire de famille puisque la première est gérée par Maxence Rousseau, le fils de Jean-Paul Rousseau, créateur de la seconde.

Le jeune chef d’entreprise de 35 ans emploie quatre personnes qui travaillent pour 250 clients. «  Mais depuis septembre, on gagne entre 10 et 15 clients chaque mois, explique Maxence Rousseau. On dessert 25 parcs d’activité et nos tarifs sont cinq fois inférieurs à ceux des opérateurs nationaux. À cause de notre taille, de notre proximité avec le terrain et parce qu’on ne sous-traite pas… Nos délais de livraisons sont quatre fois inférieurs aux grands opérateurs. » Pourquoi ce regain d’intérêt soudain pour la fibre optique ? «  Le paradoxe, explique Maxence, est que certains parcs d’activités de la métropole lilloise sont encore à un débit d’1 mégaoctet. Des entreprises ont pourtant besoin de plus de débit parce qu’elles travaillent de plus en plus avec des mails, des photos, des vidéos, tout un tas de données qu’il faut faire circuler d’un point à un autre. C’est pareil pour les collectivités. Et plus on s’éloigne des villes, plus c’est compliqué d’avoir du très haut débit. » Eurafibre a installé la fibre pour des parcs comme la Haute-Borne, Eurasanté, Euratechnologies ou la Plaine image ; mais aussi pour des entreprises comme Anios, Bonduelle ou, récemment, Florimond Desprez. Mais des collectivités font appel à ses services comme des mairies du Valenciennes ou Templeuve. «  Des élus nous appellent au secours parce qu’ils ne trouvent pas de solutions et que leurs administrés n’en peuvent plus du bas débit. Nous, on trouve des solutions. »

La fibre optique, c’est un débit mille fois supérieur au haut débit. La société villeneuvoise pose des câbles qui permettent d’atteindre 10 gigaoctets. Plus le débit est élevé et plus il est possible d’interconnecter des réseaux ou des systèmes. Des entreprises ne veulent pas perdre de données, ne veulent pas que des coupures endommagent le flux. Avec la fibre, il est donc possible d’interconnecter deux ou trois datacenters où les données seront stockées pour plus de sécurité. Pour autant, poser de la fibre optique nécessite des travaux de génie qui coûtent cher. «  C’est vrai que ça coûte cher. C’est pour cela qu’il faut penser à poser des fourreaux dès que des travaux sont réalisés dans des voiries, explique Maxence Rousseau. Mais la fibre optique, c’est le chantier des PTT quand ils ont installé le téléphone. C’est la révolution numérique !  »

Et c’est le gros marché de demain ! Le conseil régional d’ici 2025 et LMCU d’ici dix ans, les deux collectivités se lancent dans de gros chantiers d’installation de la fibre optique. Maxence Rousseau espère que les pouvoirs publics vont jouer le jeu en allant là où il y a des problèmes de débit, en l’occurrence dans le milieu rural. Car c’est là qu’Eurafibre aura une carte à jouer.

Source : La Voix du Nord